Sophie Rousseau, Infirmière en psychiatrie, Thérapeute EMDR, formée aussi à l’Hypnose Ericksonienne.

EMDR : ça veut dire quoi ?

EMDR  signifie en anglais  : « Eye Mouvement Desensitiziation and Reprocessing » et qui signife en français : thérapie de « désensibilisation et de traitement par les mouvements oculaires ».

C’est une technique moderne utilisée aussi pour traiter les symptômes liés au trouble du stress post traumatique (TSPT).

Repère historique : En 1987, Francine Shapiro (psychologue américaine) découvre une méthode d’auto-guérison que chacun de nous pouvons utiliser. Aujourd’hui, la thérapie EMDR est reconnue scientifiquement et internationalement par l’OMS (2013), l’INSERM (2004-2015) et la Haute Autorité de la Santé (2007)

Comment ça marche ? 

Ce mécanisme repose sur les émotions et sensations corporelles du problème à traiter. Puis, on déclenche les mouvements oculaires pour débloquer les émotions et croyances négatives conservées dans le système nerveux. Cela  stimule l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche (cerveau émotionnel et cerveau rationnel). Puis on retraite et on évacue les souvenirs et symptômes liés à une expérience traumatique. Ainsi, cela permet de dépasser les vécus traumatiques non assimilés, à l’origine de divers symptomes invalidants.

Cette technique au fil des années s’est modernisée, en permettant au patient de tester d’autres mouvements alternatifs que celui des yeux : ce sont les mouvements auditifs ou kinesthésiques. Ainsi le patient va pouvoir choisir celui qui est le plus appoprié et le plus adapté pour traiter sa problématique

Concrètement, en quelques mots… 

La personne se concentre sur le souvenir traumatique ou le problème à traiter, sur les émotions, sensations corporelles et pensées négatives que cela génèrent, tout en suivant le mouvement des doigts de l’hypnothérapeute ou en effectuant les mouvements kinesthésiques ou auditifs et en laissant venir ce qui vient à la personne. Ainsi, les MAH permettent d’utiliser plusieurs stimulations bilatérales, que la personne choisit.

Alors, un processus de libre association de la personne s’enclenche un peu comme lorsque nous rêvons la nuit…

En somme, entre chaque série de mouvements bilatérales, la personne dit ce qui lui vient spontanément à l’esprit jusqu’à ce que l’émotion ou la sensation corporelle deviennent neutres.

Enfin, le retraitement de ce souvenir se finalise par l’intégration et l’ancrage d’une pensée positive et de sensations corporelles confortables.

Comment se passent les séances ?

Pour mener le protocole jusqu’au bout, il faut compter entre 3 à 5 séances et chacune des séances dure 1H à 1H15. Dès la permière séance, la personne ressent une amélioration de son état.

La 1ère séance : consiste à faire l’anamnèse du ou des problèmes, évoquer des éléments de votre histoire de vie en lien avec la problématique, repérer les émotions et sensations corporelles et croyances négatives associés. Pour construire une relation de confiance et de qualité avec son praticien, cette séance est indispensable . Enfin, vous définirez vos objectifs et les résultats attendus pour cette thérapie.

Ensuite, la 2ème séance : va s’attaquer à la « forme » du problème en apprenant à stabiliser les émotions négatives, diminuer considérablement l’inconfort, le mal-être et l’intensité du problème. C’est aussi une pratique d’auto hypnose que vous pouvez utiliser quotidiennement et même multi quotidiennement, chaque fois que cela est nécessaire pour diminuer l’intensité du problème.

Enfin, la 3ème séance : et les autres seront l’objet d’un travail sur le « fond », ce que l’on appelle « le retraitement ». Les souvenirs à l’origine de la problématique du patient sont alors retraités l’un après l’autre. Parfois, il est nécessaire de faire plusieurs séances pour traiter un seul souvenir.